Profitant de cette période hivernale durant laquelle la terre dort, et alors que les jardins potagers sommeillent sous le manteau givré, le solstice d’hiver est la bonne période pour cultiver son jardin « intérieur »…
En effet , nous rentrons peu à peu dans une obscurité des jours qui raccourcissent, les corps s’engourdissent, et nous nous orientons vers le foyer, la chaleur intérieure, une quête vers des valeurs qui soudent, relient, nous renforcent intérieurement, dépouillement et ressourcement..
Ainsi cette nuit du monde extérieur fait écho à la notion de convivialité:
« Goût des réunions joyeuses, des repas pris en commun » lit-on dans le dictionnaire.
Et la période des fêtes de fin d’année se ponctuent effectivement de « réveillons » de noël, st Sylvestre, puis Galette des rois… Comme pour se réveiller à une autre phase de la vie, se préparer à faire le changement, la transition…
Aux J’art d’ain partagés la notion de convivialité est centrale, dans le sens qui vient d’être évoqué mais aussi dans un sens plus global qui offre à l’individu d’autres outils pour « faire lien » que ceux de la « production ».
Ainsi Ivan Illich (né en 1926) prend soin de signaler qu’en Français « convivialité » a un sens particulier inventé par Brillat-Savarin, utilisable dans un contexte très précis, qui ne peut être confondu avec le contexte également précis où il l’emploie dans son essai « la convivialité » de 1972
Illich considère qu’une société conviviale serait « incomparablement plus efficace que toutes les sociétés rugueuses du passé, et incomparablement plus autonome que toutes les sociétés programmées du présent » et prône une société dite « post industrielle » La transition vers une telle société post-industrielle exige selon lui un triple renoncement : à la surpopulation, à la surabondance et au sur pouvoir.
Selon Illich, « l’homme ne se nourrit pas seulement de biens et de services, mais de la liberté de façonner les objets qui l’entourent, de leur donner forme à son goût, de s’en servir avec et pour les autres ».
Une société qui refoule cette convivialité devient selon lui sujette à un sentiment de manque, l’hypertrophie de la productivité ne pouvant parvenir à satisfaire les besoins créés.
Il souligne le paradoxe selon lequel, malgré le niveau atteint et jadis impensable d’habileté à s’outiller, il nous est plus que jamais difficile à imaginer une société simplement outillée et conviviale.
Ivan Illich dénonce le dogme de la « croissance économique » comme fin ultime des sociétés industrielles. D’après lui, après avoir atteint un certain niveau de développement économique, chaque société se met en danger à vouloir croître davantage, il considère la croissance ininterrompue comme néfaste.
Pierre Rabhi parle lui, de « Sobriété heureuse » et dit « la croissance n’est pas la solution elle est le problème »,
Désormais produire et consommer localement devrait être le grand mot d’ordre planétaire, Autonomie et solidarité doivent se conjuguer en tous lieux, il s’agit pour lui avant tout de « remettre les pieds sur terre » : comme la biodiversité, la culture est le bien commun des habitants de la planète.
« Cette diversité nous permet de nous émerveiller devant la différence des réponses à des questions identiques. Notre capacité à cultiver notre singularité culturelle est la promesse d’avoir l’aptitude à émouvoir et enrichir ceux que nous accueillons, comme elle est la faculté d’être émus et enrichis par ceux que nous recevons. »
Voici quelques bonnes émissions de radio à réecouter pour bien redémarrer:
-émission du 22.10.11 / »co2 mon amour » l’agriculture autour et dans les villes link
-émission du 3.12.11 « co2 mon amour »/ notre dame des landes et Pierre Rabhi link
-La révolution lente link Pierre Rabhi etc..