C o m m u n i q u é – 2 0 j a n v i e r 2 0 1 3 – A s s o c i a t i o n « J a r d i n o n s l a v i l l e – 7 3 »
Quartier de la Cassine : du bitume ou des légumes ?
Alors que la Ville de Chambéry affirme participer au « maintien des
surfaces agricoles »1 sur son territoire, elle s’apprête à bétonner
1 hectare de terre agricole dans le quartier de la Cassine. Elle veut y
implanter, sur une surface d’environ 6 à 8 ha, un centre d’affaires.
Dans ce quartier, ces terres fertiles sont cultivées depuis plus d’un siècle par des générations de maraîchers
et de jardiniers chambériens. Ce sont, entre autres, des « jardins familiaux ». Louées par les collectivités
ou les associations, ces parcelles sont de plus en plus demandées. Ce sont des oasis de verdure, des
espaces de sociabilité et de solidarité qui participent de façon très concrète à la relocalisation de la
production maraîchère en permettant aux jardiniers de consommer, saison après saison, ce qu’ils
produisent. Ces gens sont des citadins souhaitant avoir un coin de verdure, des ménages touchés par des
problèmes de pouvoir d’achat, des jeunes couples sensibilisés au « manger mieux », etc.
La préservation des jardins familiaux de la Cassine
La conséquence directe de ce projet ? En amont, une famille de maraîchers a été expropriée de ses terres
par la Ville de Chambéry et l’ensemble des jardins familiaux est aujourd’hui menacé de bétonnage. L’idée
défendue par certains des porteurs du projet est celle d’une ville durable, plus dense, afin de limiter les
déplacements pétromobiles tout en conservant l’agriculture en périphérie.
Environ 700 ha de zones agricoles ont déjà été supprimés sur le territoire entre 2000 et 2008. Le taux
d’auto-approvisionnement en produits maraîchers locaux est aujourd’hui de seulement 12%, sachant que
la totalité de la production est commercialisée dans la distribution locale et que la demande croissante de
produits issus de circuits courts n’est pas satisfaite2. En tenant compte de ces données, « la disparition du
moindre hectare de terre cultivable – même urbaine – est une aberration en terme de politique agricole… à
moins de penser que les jardins familiaux urbains ne sont qu’un aspect négligeable de l’autoapprovisionnement
», précise Yolaine Vanraët.
La nécessité de développer la production locale maraîchère
Contrairement à d’autres pays européens, les jardins familiaux conservent en France une image dépréciée
et souffrent de l’absence de cadre législatif rendant difficile leur résistance aux opérations immobilières
spéculatives. Pourtant, le contexte de crise ne fait qu’augmenter l’intérêt pour le potager : 200 000 jardins
familiaux sont recensés en France, il en faudrait 2 millions pour satisfaire l’attente.
« La densification urbaine de Chambéry, selon le concept de »ville durable », se fera-t-elle au détriment des
citadins et à leur possible accès à la terre et aux espaces naturels proches ? », se demande Brigitte Toscani.
L’association « Jardinons la ville – 73 » décide de se mobiliser et de questionner les décideurs quant aux
études menées en amont de ce projet : études environnementales, études des besoins en surfaces tertiaires,
parts prévues des logement… Notre objectif ? Maintenir la totalité des jardins au sein du projet de quartier
d’affaires.
Contact :
Brigitte Toscani : 06 76 20 89 60 Yolaine Vanraët : 06 84 14 87 87
Présidente de l’association Co-présidente de l’association
jardinonslaville73@riseup.net
1 : Chambéry Magazine n° 108 – décembre 2012
2 : Plan d’action du schéma agricole adopté en avril 2011 par Chambéry Métropole