Assauce des Jardins Solidaires
Le jardin du lavoir
L’année dernière, Christine nous a proposé une petite parcelle, propriété d’un pote à elle, qu’il n’avait pas le temps d’entretenir.
Au pied de la coulée verte de Meximieux, traversé par le ruisseau de la Bovagne (celui qui alimentait le superbe lavoir au temps du séminaire), il est un peu à l’ombre des immeubles, mais c’est une sorte de coin historique de la ville.
Quand on l’a visité avec Christine, il était envahi de ronce et de prèle mais il nous a tout de suite beaucoup plu. De l’autre côté du ruisseau, la parcelle appartient à un gars qui fait quatre courgettes l’an pour ramener à sa maman en Angleterre. Il y avait deux noyers, un laurier sauce de belle taille, un beau lilas et un tout jeune pêcher. La terre est d’une richesse inouïe, noire et pleine de bestioles. Aucun risque de sécheresse, grâce au ruisseau.
A l’époque, nous étions encore dans un état d’esprit guerrier vis-à-vis de la nature et donc, notre première préoccupation, a été de nous débarrasser de la ronce et de la prèle par tous les moyens mécaniques à notre disposition. A savoir la faux et la bêche.
Et ça a bien fonctionné, on a fait principalement de la patate et du haricot cette première année. Aujourd’hui, je pense que nous serions nettement moins agressif. On aurait fauché les ronces et on les aurait laissé composter pour l’année prochaine sous des cartons, de la terre et ce qu’on aurait trouvé de déchets verts. Et puis, on aurait gardé de la prèle.
En fin de saison, le fiston de Christine s’est pointé avec des plans de choux. Il a retourné une planche et les a mis en terre. Bon, ça n’a pas été une réussite, mais je pense qu’il était un peu tard. Les plans ont passé l’hiver, on va les garder pour essayer de faire de la graine.
Quand on travaille au lavoir, on a parfois des surprises avec les passants. Habitués à voir une friche, ils n’hésitent pas à engager la conversation en nous voyant bosser. Le plus souvent, on en apprend juste de belles sur le chienchien à son pépère. Parfois on a des discussions plus riches.
Mais ma préférée, c’est la mémé qui avait l’air toute contente que nous soyons là, qui nous voit de sa fenêtre et qui nous a mis la pression. « Le meussieu, avant, faisait un jardin formidable». Avant, ça doit remonter à dix ou quinze ans, au bas mot. On va faire ce qu’on peut pour la mamie dont on ne connait pas encore le prénom.
Comme j’ai expliqué dans le post d’avant, avec les copains, on a décidé de faire des expériences. Ici, ce sera le jardin-forêt. Ici, cette année, on ne va pas de fatiguer. On va laisser faire la nature.
Ou presque.
A l’automne nous avions commencé à former des sortes de jardinières.
Alors, dès que les autres potagers nous en laisseront le loisir, on va décaisser les allées pour alimenter ces jardinières de bonne terre et des sortes de buttes en carré ou triangle.
Dessus on mettra de tout dans tous les sens et on laissera faire. On essayera aussi de faire la maximum de graine, choux, mais aussi persil et mâche par exemple, en récupérant les plantes qui ont survécu à l’hiver.
Enfin, il faut noter que le lavoir accueille, depuis l’année dernière, ce qui est peut être le premier pied de chouchoute de l’Ain.
La chouchoute est une cucurbitacée pluriannuelle qui pousse sous forme de liane et qui n’aime pas l’hiver, forcément, là d’où elle vient il fait rarement en dessous de zéro. D’où le nid à chouchoute ci-dessus.
Ca pousse à Marseille chez ma mère ou chez tonton Kiki qui m’a filé les plans. Mais un pote antillais m’a dit qu’il en avait réussi en Ardèche. L’année dernière, la liane a colonisé la clôture et même le noyer. Elle a fructifié, mais les fruits ne se sont pas développé. Ca arrive la première année, même sous des latitudes plus clémentes.
On verra l’année qui vient. Je vais tenter deux espèces différentes sur la parcelle familiale et Marie-Noëlle de la ferme de St Eloi en a aussi adopté. On verra bien, j’en reparlerai si ça marche.
A la prochaine.
Renaud