L’association j’art d’ain partagé est aussi dans la création de jardins écologiques. Nous allons l’illustrer avec l’exemple du jardin pédagogique de l’école du Balmay à Vieu d’Izenave, Toujours en cours de création.
La création de ce jardin est possible grâce au soutien de l’équipe pédagogique de l’école et du Conseil général de L’Ain. (conception, et plan du jardin : Emmanuel Coux)
Ce jardin repose sur l’alternance de carrés cultivés et de zones sauvages qui favorisent la biodiversité.
Le principe est d’appliquer ce qu’on appelle en espace vert, la gestion différenciée de l’espace. Ainsi, certaines zones seront tondues comme les allées et d’autres seront laissées en prairies. L’objectif paysager est aussi de créer une séparation visuelle, une sorte de haie herbacée entre les différents carrés de jardins.
L’autre objectif est aussi évidemment de favoriser la bio-diversité du jardin. Déjà en économisant des surfaces de tonte, donc en limitant la consommation d’hydrocarbures fossiles. Nous limitons aussi l’émission de CO2 dans l’atmosphère. Puis, il faut savoir que les hautes herbes abritent de nombreux insectes qui nourriront leurs prédateurs (oiseaux, etc…). Nous favorisons aussi la diversité végétale qui est bien supérieure à celle d’une pelouse tondue. Nous augmentons l’hygrométrie générale du jardin et enfin, nous augmentons le nombre de fleurs et de plantes pollinisatrices.
Dans le même objectif, nous réutilisons tous nos déchets organiques. Rien n’est emmené à la déchèterie. Nous recyclons même les restes des repas de la cantine de l’école grâce à un compost ; déchets qui deviendra de l’humus et sera réemployé dans le jardin. Dans le même esprit, nous réutilisons les déchets de tonte. Soit au travers la technique de « mulching » si on veut recréer une nouvelle parcelle, soit en cultivant des « patates sur gazon »(réservé à la saison du printemps).
La réutilisation des déchets végétaux peut aussi se faire sur les éléments ligneux du jardin. ainsi, nous réutilisons des branches (ici, c’est du Tilleul, mais nous pouvons le faire avec différents bois notamment le noisetier et le cornouiller -la liste n’est pas exhaustive-) issu de l’élagage d’arbres pour faire des plessis et ainsi créer des bordures pour nos carrés potagers. Ainsi, nous n’avons utilisé ni clou, ni vis, ni ficelle pour créer ces bordures. Cette techniques peut être utilisée pour faire aussi des barrières (comme nous avons fait au « jardin partagé en mouvement » à la Maison Saint Anthelme à Belley, pour la clôture des poules).
En outre, le jardin doit permettre une transversalité des matières étudiée à l’école. Ainsi, les mathématiques ont servit à reporter le plan du jardin sur le terrain dans un travail d’arpentage qui a été fait par les élèves. Les plans de cultures ont déterminé le nombre de plantes par carré en fonction de leur espacement (comme la photo ci-dessus avec une alternance de choux et de salades). La science de la vie et de la terre n’est évidemment pas oubliée avec l’étude sur la biodiversité, les associations de plantes (ici sur l’exemple, choux et salades), etc. Le dessin n’est pas en reste avec les exemples de perspective.
La perspective nous amène évidemment non seulement à l’étude de l’histoire des jardins, mais aussi à une approche des idées de la Renaissance. Donc le jardin permet aussi d’aborder la matière historique
D’autant que l’histoire locale est au cœur de l’actualité car 2016 va être l’année de l’anniversaire des 900 ans de la fondation de la chartreuse de Meyriat. Celle ci est installée dans la commune de Vieu d’Izenave en 1116 par Ponce du Balmay, fils du seigneur du Balmay qui est devenu ensuite évêque de Belley. Par cette figure, nous avons une personnalité typique de la réforme grégorienne ; qui est considéré par la plupart des historiens comme un des événement les plus importants du moyen-âge en Europe. Les plessis, et l’architecture du jardin en carré ramènent immédiatement au moyen-âge et à la référence de la chartreuse de Meyriat
La chartreuse de Meyriat a reçu ensuite des diplômes et privilèges des rois d’Arles et de Vienne qui sont aussi empereur du Saint Empire romain germanique, Conrad III et Frédéric 1er Hohenstaufen. (1142 et 1157). Nous pouvons grâce à la chartreuse de Meyriat suivre une partie de l’histoire européenne et connaitre un des plus grands souverains (Frédéric 1er Hohenstaufen) que l’Europe a connu pendant le moyen-âge. Nous pouvons aussi aborder l’histoire d’un pays : le royaume d’Arles et de Vienne, appelé aussi royaume de Bourgogne (pays qui n’existe plus actuellement).
En conclusion, nous pouvons dire qu’un jardin peut être un formidable outil pour l’apprentissage et l’éducation des élèves. Il permet une transversalité des matières et de comprendre l’utilisation de matière abstraite comme par exemple l’histoire ou les mathématiques. Si le résultat est évidemment ce qu’on a envie de voir, la pédagogie se fait surtout dans la construction du jardin. Celle-ci se fait de manière douce dans un soucis d’utiliser peu d’énergie grise mais aussi de se mettre au niveau des enfants (qui ne peuvent conduire de tractopelles ou autres engins de chantier) qui doivent maîtriser le processus de construction. En gros, les élèves de l’école du Balmay ont réalisé la majeur partie de ce jardin et on peut les féliciter.
Le 03 juillet aura lieu un atelier de restitution du jardin avec les parents des élèves et l’équipe enseignante à partir de 16h 30 (et non de 14h à 17h qui est une erreur de ma part). Ce sera l’occasion de présenter le jardin et le travail qui a été fait.
Quel beau jardin! Le jardin est un merveilleux outil pédagogique